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AC/DC - Volts Lofofora - Les Choses Qui Nous Dérangent Thomas Fersen - Les Ronds De Carotte Iron Maiden - The X Factor

Purportail Utopique


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Thomas Fersen :
. 7 album(s)
. maj le 14-04-2005
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Thomas Fersen

Thomas Fersen

Un auteur-compositeur-interprète français.
Il est accompagné de nombreux musiciens qui ne sont pas répertoriés ici en raison du manque d'information considérable.

"Pour moi, la chanson participe de la même chose que la madeleine de Proust, c'est une victoire sur le temps, la mort. De toute façon, j'ai toujours été un fuyard, un rêveur."
Thomas Fersen - Les Inrockuptibles 1999


Quelques liens :
Fersen.free.Fr
Thom4s Fersen
Tôt ou Tard
Asterios
YuriKo le 25-09-2004 @ 18:54
màj zik le 14-04-2005 @ 00:36

Composition

Thomas Fersen

Thomas Fersen []
[Chant]
Thomas Fersen est né le 4 janvier 1963 à Paris.

Albums

Le Bal Des Oiseaux []
[31-01-1993]
Les Ronds De Carotte []
[31-03-1995]
Le Jour Du Poisson []
[31-03-1997]
Qu4tre []
[29-02-2000]
Triplex []
[30-09-2001]

Qu4tre

Qu4tre []

l'album

29-02-2000
Paroles et musique : Thomas Fersen
Arrangements : Thomas Fersen et Joseph Racaille

01. Irène

Quand je bois une bière de bohème,
Moi qui suis un buveur d'eau,
Je vois de roses pachydermes,
Mais cette fois il y a du nouveau.
Quand je bois une bière de bohème,
Pas le moindre éléphanteau,
Je reçois mademoiselle Irène
Dans le réduit de mon cerveau.
Elle illumine ma lanterne,
Certains prénoms sont si beaux.
Je reçois mademoiselle Irène
Comme une colombe dans mon chapeau.

Je reçois mademoiselle Irène
Dans le réduit de mon cerveau,
Est-elle, cette maison de reine,
Dans votre annuairedes châteaux ?
Si je pouvais saisir les rênes,
Détourner cette rame de métro
Et prendre la fuite à Varennes
Au lieu de me rendre au bureau
De poste où je trie des centaines,
Des milliers de colis postaux.
Je confonds Rennes avec Irène
Dans le réduit de mon cerveau.

Parfois je m'endors sur la chaîne
Et j'entends dire dans mon dos
Qu'a quinze ans j'ai pas eu d'veine
De m'piquer avec le fuseau.
Si j'avais une fée pour marraine,
Je lui demanderais ce cadeau,
Me donner les lèvres d'Irène
Plutôt que la brûlure d'un mégot.
Et comme dans les livres d'étrennes,
On s'enfuirait dans un traîneau
Emmené par quatre rennes,
Avec le tintement des grelots.

Et quand vient la fin de la semaine,
Que faire de mes jours de repos ?
J'aimerais sortir avec Irène
Mais comme je n'ai pas de culot,
Je vais seul à la fête foraine
Et j'me fais tirer les tarots
Par une cartomancienne
Pour savoir quel sera mon lot.
Et selon cette bohémienne,
Mon avenir est clair comme de l'eau,
Elle voit de roses pachydermes
Et une solitude sans défaut.

02. Les Malheurs Du Lion

Au café, rêvait un lion
Devant sa consommation.
Il voit venir une abeille
Vêtue d'un tailleur que raye
Le noir avec le soleil,
Une petite merveille.
Elle grésille, elle bourdonne
Avec l'accent de Narbonne
Et gentiment elle butine
Un diabolo grenadine.

Ainsi rêvassait le lion
Devant sa consommation.
Il voit venier un moucheron
Vêtu d'un complet marron
Avec des ailes sur le tronc
Et une mèche sur le front,
Qui grésille, qui zézaye
Avec l'accent de Marseille,
Qui lui casse les oreilles
Et lui arrive à l'orteil.

"Hé, petit, je suis le lion.
Allez, va jouer au ballon.
Tu peux t'éponger le front,
Avoir les jambes en coton,
Ici, c'est moi le patron,
C'est moi qui donne le ton.
Tu zézayes, tu grésilles
Et tu tournes autour des filles,
Un conseil : tiens-toi tranquille
Ou tu vas t'asseoir sur le grill.

T'es épais comme une fourmi
Et tu veux t'battre avec mi !
Allez, soit raisonnable, je suis trop fort.
Si tu t'en prends à la pègre
Tu finiras dans l'vinaigre,
Allez, tiens-toi tranquille, sinon t'es mort."

Le lion n'a rien vu venir.
Le moucheron, sans prévenir,
Lui a mis un coup d'saton
A la pointe du menton.
Il n'en revient pas, le lion,
Et ce n'est qu'un échantillon,
Un coup dans les testicules,
"Ca c'est de la part de Jules !
J'aime pas tellement qu'on m'bouscule
Quand j'me rince les mandibules."

Cette histoire est une fiction.
Moi, j'ai rencontré le lion.
J'lui ai mis, c'est ridicule,
Un coup dans les testicules,
Il m'a dévoré tout cru
Au beau milieu de la rue.
Je grésille, je zézaye
Et dans mon dos j'ai des ailes,
J'ai l'éternité au ciel
Grâce à mon exploit de la veille.

03. Dugenou

Dans la cour de l'école
On m'appellait pot de colle,
Dans la cour du bahut
On m'appelait la glu,
On m'appelait la sangsue,
On m'appelait le morpion,
Enfin bref, on m'donnait
De jolis petits noms.
Pour se faire un blason,
Fallait s'battre dans la rue
Sous les acclamations.
Mais en tant qu'avorton,
Vu mes dispositions
pour la boxe à main nues,
Me suis fait cracher d'sus
Et appeler Tartempion.

Mais la nuit
Dans mes rêves,
On m'appelait :
Mon p'tit lu,
Ma colombe,
Mon Jésus,
Mon loukoum
Ou ma Fève.

Dans la cour de l'immeuble
Je regardais les filles,
Je faisais partie des meubles,
J'étais de la famille,
J'était l'frère de ma soeur.
Et malgré ma douceur,
Quand je m'approchais d'elles,
Je tenais la chandelle.
Elles voulaient des boxeurs
Et des déménageurs
Et des maîtres nageurs
Mais pas l'frère de ma soeur.
Elles voulaient du robuste
Et du poil au menton,
Moi j'étais uin arbuste
Et j'avais des boutons.

Mais la nuit
Dans mes rêves,
Elles m'appelaient :
Mon p'tit lu,
Ma colombe,
Mon Jésus,
Mon loukoum
Ou ma Fève.

Dans les allées du parc
On m'appelais cuisse de mouche,
J'attirais les maniaques
et les saintes nitouches.
Et les fois peu nombreuses
Où nos mains se joignaient,
Ma petite amoureuse
Me tordait le poignet.

Mais la nuit
Dans mes rêves,
Elle m'appelait :
Mon p'tit lu,
Ma colombe,
Mon Jésus,
Mon loukoum
Ou ma Fève.

On me tape dans le dos !
On m'appelle mon vieux,
On soulève son chapeau,
On m'appelle monsieur,
"Mon vieux" pour les intimes
Et "monsieur" pour tout l'monde,
Un monsieur anonyme
Dont les rues sont fécondes.

Mais la nuit
Dans mes rêves,
On m'appelait :
Mon p'tit lu,
Ma colombe,
Mon Jésus,
Mon loukoum
Ou ma Fève.

Quand mon cerveau est mou,
On m'appelle Dugenou.
Quand mon cerveau est lent,
On m'appelle Dugland.
Dans mon automobile,
Au milieux des klaxons,
Dans mon automobile
On m'appelle Ducon.

Mais la nuit
Dans mes rêves,
On m'appelait :
Mon p'tit lu,
Ma colombe,
Mon Jésus,
Mon loukoum
Ou ma Fève.

04. Elisabeth

Ma montre est passée sous une roue,
Elle a disparu dans un trou.
J'ai raté le dernier métro.
Je sais, c'est une fois de trop
Mais je ne suis pas un menteur,
Mon amour, tu me serres le coeur.
Si un mensonge s'y dissimule
Que je sois transformé en mule,

Fais pas la tête,
Elisabeth.

Il me fallait des cigarettes,
Un miroir aux alouettes,
Et puis j'ai acheté du fil blanc
Ainsi qu'des salades et du flan.
Tu vas t'imaginer des choses,
Regarde, j'ai apporté des roses.
Si un mensonge les intoxique
Que je sois transformé en bique.

Fais pas la tête,
Elisabeth.

On se croirait au tribunal !
Je suis en retard, point final.
En retard, c'est encore trop tôt
Pour la potence ou le poteau.
Tu sais, je suis digne de foi,
Tu peux avoir confiance en moi.
Si un mensonge sort de ma bouche
Que je sois transformé en mouche,

Fais pas la tête,
Elisabeth.

Tu sais, je suis un enfant d'choeur,
J'ai été élevé chez les soeurs,
Si j'ai la faute au fond des yeux
C'est par ce que je suis sur le feu.
Je te donne ma parole de scout,
Tu ne peux pas la mettre en doute.
Si un mensonge sort de mon crâne
Que je sois transformé en âne,

Fais pas la tête,
Elisabeth.

C'est l'heure de passer aux aveux,
Tu me croiras si tu veux,
J'ai rencontré un vieux copain,
D'ailleurs, je dois le voir demain.
Va pas t'imaginer des trucs,
Que je fabule ou que je truque
Car si je mens pour le copain
Que je sois changé en lapin,

Fais pas la tête,
Elisabeth.

C'est vrai, il m'a fallu du temps,
C'est vrai, il m'a fallu dix ans,
C'est vrai, j'ai pas écrit souvent,
Et toi, t'es rentrée au couvent,
Mais t'es jolie sous la cornette,
Non ce ne sont pas des sornettes.
S'il en sort une de mon chapeau
Que je sois changé en crapeau,

Fais pas la tête,
Elisabeth.

Il me fallait des cigarettes,
Un miroir aux alouettes,
Et puis j'ai acheté du fil blanc
Ainsi qu'des salades et du flan.
Tu vas t'imaginer des choses,
Regarde, j'ai apporté des roses.
Si un mensonge les intoxique
Que je sois transformé en bique.
En mule, en mouche ou en chameau,
En bique, en souris, en crapeau.

05. Monsieur

Les passants sur son chemin
Soulèvent leurs galures,
Le chien lui lèche les mains
Sa présence rassure.
Voyer cet enfant qui beugle,
Par lui secouru,
Et comme il aide l'aveugle
A traverser la rue.
Dans la paix de son jardin
Il cultive ses roses;
Monsieurs est un assassin
Quand il est morose.

Il étrangle son semblable
Dans le bois d'Meudon
Quand il est inconsolable,
Quand il a l'bourdon.
A la barbe des voisins
Qui le trouve sympathique,
Monsieur est un assassin,
Je suis son domestique,
Et je classe ce dossier
Sous les églantines,
Je suis un peu jardinier
Je fais la cuisine.

Il étrangle son prochain
Quand il a le cafard,
Allez hop! Dans le bassin
Sous les nénuphars.
Et je donne un coup de balai
Sur les lieux du crime
Où il ne revient jamais,
Même pas pour la frime.
Sans éveiller les soupçons,
Aux petites heures
Nous rentrons à la maison.
(Je suis son chauffeur).

Car sous son air anodin,
C'est un lunatique,
Monsieur est un assassin,
Chez lui c'est chronique.
Il étrangle son semblable
Lorsque minuit sonne,
Et moi je pousse le diable,
Dans le bois d'boulogne.
Le client dans une valise
Avec son chapeau,
Prendra le train pour Venise
Et un peu de repos.

Il étrangle son semblable
Dans le bois d'Meudon
Quand il est inconsolable
Quand il a le bourdon.
A la barbe des voisins
Qui le trouve sympathique,
Monsieur est un assassin.
Je suis son domestique.

Vous allez pendre monsieur,
Je vais perdre ma place,
Vous allez pendre monsieur,
Hélas! Trois fois Hélas!
Mais il fallait s'y attendre
Et je prie Votre Honneur,
Humblement, de me reprendre
Comme serviteur,
Et je classerais ce dossier
Sous les églantines,
Je suis un peu jardinier
Et je fais la cuisine.

06. Marie-Des-Guérites

Chaque jour à la caserne,
Je trace un petit bâton
A la craie sur la cloison
En attendant un jour de perm'.
Pour pas mourrir à la tâche
Dans ma vareuse pistache,
Je cache mon existence
Dans les lieux d'aisance.

Et dans ce repli du monde,
Ma pensée vagabonde,
Avec une marguerite,
J'attends Marie-des-guérites.

Au conseil de réforme
J'me suis présenté en forme,
En forme de grand échalas.
En dépit de mes pieds plats,
J'suis passé sous les drapeaux,
J'suis passé sous les ciseaux,
Sous la tondeuse et la toise
Et le petit toit d'ardoise.

Et dans ce repli du monde,
Ma pensée vagabonde,
Avec une marguerite,
J'attends Marie-des-guérites.

En attendant qu'elle inspecte
Mon petit établissement,
Je nettoie, je désinfecte
Jusqu'a l'éblouissement.
Nue sur une peau de bique,
Elle fait l'objet d'un tableau,
L'objet d'un mosaïque
Cachée derrière la chasse d'eau.

Et sur ce beau brin de blonde,
Ma pensée vagabonde,
Avec une marguerite,
J'attends Marie-des-guérites.

Un an à tourner en rond
Dans le carré des saisons,
Et dans les commodités,
J'ai le temps de méditer
La morale des dictons
Qui fleurissent sur les murs
Et dans l'esprit des grivetons
Malgré l'action du bromure.

Et dans ce repli du monde,
Ma pensée vagabonde,
Avec une marguerite,
J'attends Marie-des-guérites.

Il paraît que Diogène
Habitait dans un tonneau,
Moi, mon prénom c'est Eugène,
Je l'écris dans les goguenots.
Parmis les dessins obcènes
Qui constellent la paroi,
Je fais des petites croix
Pour chasser le cafard d'ébène.

Et dans ce repli du monde,
Ma pensée vagabonde,
Avec une marguerite,
J'attends Marie-des-guérites.

Chaque jour à la caserne,
Je trace un petit bâton
A la craie sur la cloison
En attendant un jour de perm'.
A cause d'un obus sans gène
Sur la cabane à Eugène,
Ma carrière de biffin,
Brutalement, a pris fin.

Et sur le chemin de ronde,
Mon âme vagabonde,
Sous une marguerite,
J'attends Marie-des-guérites.

07. La Chauve-Souris

Une chauve-souris
Aimait un parapluie,
Un grand parapluie noir
Découpé dans la nuit,
Par goût de désespoir
Car tout glissait sur lui,
Une chauve-souris
Aimait un parapluie (bis).

Elle marchait au radar,
Le sommeil l'avait fuie,
Elle voulait s'mettre à boire,
Se jeter au fond d'un puits.
Une chauve-souris
Aimait un parapluie,
Un grand parapluie noir
Découpé dans la nuit (bis).

Sans jamais s'émouvoir
Pour cette chauve-souris,
Le grand parapluie noir
Sortait de son étui.
Il prenait sous son aile
Soin d'une belle de nuit
Qui, boulevard Saint-Marcel,
Le nourrissait de pluie.

Puis le grand accessoire
Se mit à voyager
Dans son bel habit noir,
Son habit noir de jais.
Après les palabres,
Pour faire un peu d'osier,
Un avaleur de sabres
Le mit dans son gosier (bis).

A un acrobate,
Servit de balancier,
Un vendeur de cravates
Le prit comme associé,
Puis il se déplia
Sur une permanente,
Puis il se déplia
Car il pleuvait sur Nantes (bis).

Une chauve-souris
Demoiselle de la nuit,
Une chauve-souris,
Aimait un parapluie.
Elle vint chercher l'oubli
Au fond d'un vieux manoir
Où elle mourrait d'ennui
Pendant que le parapluie
Menait au Père-Lachaise
Une vie de bâton d'chaise.

Un jour de mauvais temps,
Un jour de mauvais temps,
Un brusque coup de vent
lui mit les pieds devant.
On le laissa pour mort
Dans quelque caniveau,
On le laissa pour mort
Avec le bec dans l'eau (bis).

En voyant son squelette
Qui faisait sa toilette
Parmi les détritus
Et les denrées foutues,
"C'est la chance qui m'sourit !"
Hurla la chauve-souris,
"Je le croyais perdu,
Le manche est revenu (bis)".

Riant comme une baleine
Pleurant comme une madeleine,
Une chauve-souris
Aimait un parapluie.
Ils allèrent se dire oui
Dans l'grenier d'la mairie,
Une chauve-souris
Aimait un parapluie (bis).

08. Le Moucheron

Allongé sur mon pucier,
Je me repose les pieds,
Je me repose l'esprit,
Ce moment n'a pas de prix.

Un moucheron
Tourne en rond,
Tourne en rond
Sur le plafond,
Un moucheron
Tourne en rond,
Tourne en rond
Sous le néon.

Autant aller prendre un pot
Pour procurer du repos
A mes pieds, à mon cerveau,
Oui, mais voilà qu'a nouveau

Un moucheron
Tourne en rond,
Tourne en rond
Dans mon Picon,
Un moucheron
Dans l'bouillon
Apprend la brasse papillon.

Le Picon m'a donné faim
Et il faut y mettre fin,
Je m'invite au restaurant.
Je me plaint au chef de rang :

"Un moucheron
Tourne en rond,
Tourne en rond
Dans le cresson
Un moucheron
C'est pas bon,
Appelez-moi la direction", Ah ...
...L'amour,

Je n'ai plus qu'ce mot à la bouche
Depuis que cette sale petite mouche
M'a piqué dans mon sommeil,
M'a piqué à l'orteil

Ce moucheron
Ce vol brouillon,
Ce tourbillon
C'est Cupidon
Qui tourne en rond,
Qui tourne en rond,
Qui tourne en rond,
Comme un flocon.

Avec une joie canine,
Je m'en fus chez la voisine
Et le moucheron s'envola,
Et voici, et voilà.

Nous dansions,
Nous tournions,
Nous tournions
Sous les lampions,
Nous dansions
Nous tournions
Au son de l'accordéon.

L'amour m'a donné des ailes
Avec un peu trop de zèle,
J'ai l'esprit qui papillonne
Et les oreilles qui bourdonnent,

Les moucherons
Tournent en rond
Et me couronnent
Le citron,
Je suis le roi des moucherons,
Je tourne en rond,
Je tourne en rond,
Je tourne en rond... BZZzz.

09. Chez Toi

C'est gentil chez toi,
Et depuis un mois
Que tu me reçois,
Ben je m'apperçois
Que c'est un peu mon toit,
Que les choses me tutoient,
Elles parlent de moi,
Elles parlent de toi.

Depuis le bahut breton
Jusqu'a la commode,
Me revient tout un feuilleton
En dix épisodes.
Sur cette vieille marquise
Toute défoncée,
La première nuit fut exquise,
Pas moyen d'pioncer.
Je voulais reprendre mon souffle,
Revenir à la vie,
En me traitant de pantoufle,
Tu m'as poursuivi.
Tu m'as rejoint sur ce pouf
Plutôt mort que vif,
Je n'ai pas eu le temps de dire "ouf",
J'étais dans tes griffes.
Ce fauteuil à grand dossier
Brodé d'une rose,
Fait parti des initiés,
Il sait quelque chose.
Nous avons notre secret,
Chaise de jardin.
Et ce petit tabouret
Est un vieux copain.
Depuis que j'ai jeté le masque
D'honnête plombier,
Il a supporté nos frasques,
Ton pauvre sommier.
Jusqu'a cette nouvelle bourrasque,
Vendredi dernier,
Où tu m'a laissé mou et flasque
Dans ton pigeonnier.

C'est gentil chez toi,
Et depuis un mois
Que tu me reçois,
Ben je m'apperçois
Que c'est un peu mon toit,
Que les choses me tutoient,
Elles parlent de moi,
Elles parlent de toi.

Mais pas assez à mon goût
Car je le sent bien,
Elles ne me disent pas tout
Et l'envie me vient
De fouiller dans tes affaires
Pendant ton absence,
Tant pis si je vais en enfer
Où à la potence.
Je soulève le matelas,
J'ouvre les tiroirs,
Je plonge et je fais un plat
Dans l'eau du miroir.
J'ouvre ton journal de bord,
Quel calendrier !
Anatole, Alphonse,Hector,
Je n'suis pas l'premier.
J'interroge ton calepin,
J'essaye tes bas,
Je mélange Arsène Lupin
Et Ali Baba.
Et puis soudain je sursaute
Comme pris en faute,
Mes yeux se posent sur toi
Dans un cadre en bois.
Je m'allonge sur le lit,
Rongé de remords,
Lui aussi est démoli,
Il n'a plus d'ressorts.
Ca me rend neurasténique,
Ces antiquités,
Vaudrait mieux plier boutique
Et puis tout quitter

Mais c'est gentil chez toi,
Et depuis un mois
Que tu me reçois,
Ben je m'apperçois
Que c'est un peu mon toit,
Que les choses me tutoient,
Elles parlent de moi,
Elles parlent de toi.

10. La Chandelle

Nous sommes trois,
Elle, lui, moi,
Moi, lui, elle,
Et je tiens la chandelle.

Un baiser les boutonne,
Un baiser les unit,
Ma petite personne
Fait le jour et la nuit.
Dans les moments de gêne,
Je détourne les yeux.
Quand ça devient obcène,
Je tousse un peu.

Nous sommes trois,
Elle, lui, moi,
Moi, lui, elle,
Et je tiens la chandelle.

Je ne compte pas le chat
Car le chat est eunuque,
Il préfère à tout ça
S'enrouler sur ma nuque.
Et pendant qu'il ronronne,
Moi je me sens de trop.
C'est à cause de ma trogne
Qui effraie les oiseaux.

Nous sommes trois,
Elle, lui, moi,
Moi, lui, elle,
Et je tiens la chandelle.

Et pourtant j'me sens mûr
Pour la belle aventure
Et j'irais à Cythère
Malgré le mal de mer.
Je me dis qu'un de ces jours,
Je passerai le flambeau
Et j'prendrai le paquebot
Pour la belle vie d'amour...

...Mais je tiens la chandelle
Qui tremblotte sous la flotte
Car le temps s'adoucit,
Il va chercher des clopes
Et ça sent le roussi.
Quand à elle, elle est myope
Et j'me fais du souci,
J'ai bien peur qu'elle clabote,
Ma pauvre bougie.

Nous sommes trois,
Elle, lui, moi,
Moi, lui, elle,
Et je tiens la chandelle.

Elle est morte
La pâlotte,
Quand il a claqué la porte.

Cependant je serais fier
Que ma chanson éclaire,
De sa lumière blême
Deux inconnus qui s'aiment.
Nous serions trois
Elle, lui, moi,
Moi, lui, elle,
Je tiendrais la chandelle.