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Thomas Fersen :
. 7 album(s)
. maj le 14-04-2005
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Thomas Fersen

Thomas Fersen

Un auteur-compositeur-interprète français.
Il est accompagné de nombreux musiciens qui ne sont pas répertoriés ici en raison du manque d'information considérable.

"Pour moi, la chanson participe de la même chose que la madeleine de Proust, c'est une victoire sur le temps, la mort. De toute façon, j'ai toujours été un fuyard, un rêveur."
Thomas Fersen - Les Inrockuptibles 1999


Quelques liens :
Fersen.free.Fr
Thom4s Fersen
Tôt ou Tard
Asterios
YuriKo le 25-09-2004 @ 18:54
màj zik le 14-04-2005 @ 00:36

Composition

Thomas Fersen

Thomas Fersen []
[Chant]
Thomas Fersen est né le 4 janvier 1963 à Paris.

Albums

Le Bal Des Oiseaux []
[31-01-1993]
Les Ronds De Carotte []
[31-03-1995]
Le Jour Du Poisson []
[31-03-1997]
Qu4tre []
[29-02-2000]
Triplex []
[30-09-2001]

La Cigale Des Grands Jours

La Cigale Des Grands Jours []

l'album

31-07-2004
Cet album contient un DVD comprenant la vidéo du live ansi qu'un document de la tournée, le vidéoclip de "Deux Pieds" et le tournage de ce vidéoclip. Ainsi qu'un CD audio du live (Les paroles disponibles ici sont celles du cd).
Concerts enregistrés les 20 et 21 novembre 2003 à La Cigale (Paris).
Parole et musique : Thomas Fersen.

01. Deux Pieds

On me dit que je suis paresseux
Que je ne fais que ce que je veux
C'est à dire, pas grand chose
On dit que je me repose

Je suis désolé
Je n'ai que deux pieds
Je n'ai que deux pieds
Franchement désolé

La vaisselle envahit l'évier
Et le linge déborde du panier
J'ai les ch'veux sales, je suis barbu,
Mais m'en vais mon café bu

Je suis désolé
Je n'ai que deux pieds
Je n'ai que deux pieds
Franchement désolé

Dans la rue il y a des travaux
Et moi j'aime regarder les travaux
On me dit : "du balai,
plus vite que ça s'il vous plaît"

Je suis désolé
Je n'ai que deux pieds
Je n'ai que deux pieds
Franchement désolé

Elle me dit que je suis en retard
Que je me coiffe avec un pétard
Elle veut déplacer les meubles
J' suis pas là pour déplacer les meubles !

Je suis désolé
Je n'ai que deux pieds
Je n'ai que deux pieds
Franchement désolé

02. Diane De Poitiers

Que fait donc en ce lieu,
Parmi ces messieurs,
Cette blonde aux bras nus,
Si nus qu'elle éternue,
Dans ses doigts, elle se mouche
Et pour s'rincer la bouche,
Elle commande un cognac,
Puis un autre cognac,

Je lui dis à l'oreille:
"T'es belle comme Diane de Poitiers,
Veux tu prendre la moitié
De mon lit si t'as sommeil ?"
Elle me répond, je cite:
"Il faut pas que tu t'excites,
Ce n'est pas c'que tu penses,
Je suis restée vieille France."

"C'est d'accord, je t'acceuille,
Moi je dors dans le fauteuil
En tout bien, tout honneur,
Comme un frère et une soeur,
Toi le lit, moi la banquette,
À la bonne franquette,
C'est d'accord pour ce soir,
Moi je dors dans la baignoire.

Certes, je ne suis pas un saint
Et quand la lumière s'eteint,
Je n'ai pas toujours dit non
Mais jm'en remet à Platon
Pour nous deux c'est plus sage,
Vu la difference d'âge,
Non ce soir pas d'folies
Chacun dans son lit.

Soit je ne suis pas un moine,
J'dissipe mon patrimoine
Dans ce bar un peu glauque,
Ma voix est dev'nue rauque
À la suite des abus
Mais ce soir j'ai rien bu,
Non, ce soir je suis strict,
Le devoir me le dicte.

J'ai rien d'un ecclésiastique,
Ma conscience est élastique
Et si j'fais mon examen,
J'suis pas dans l'droit chemin,
Non, je ne suis pas très pieux
Quand c'est l'heure d'aller au pieu,
Je fais rarement ma prière,
J'préfère une petite bière.

Certes je ne suis pas un prêtre,
Ce s'rait mal me connaître,
Et les soirs de pleine lune,
J'en ai détournée plus d'une,
Mais faut pas rester dehors
Avec tout ces délinquants,
Sois tranquille, moi je dors
Sur le lit de camp.

Soit, j'suis pas un chérubin,
Faudrait que j'prenne un bain,
Que je rase sur mes joues
Cette barbe acajou,
Et mon linge n'est pas net,
Enfin, pour être honnête,
Ce matin dans le bus,
J'ai attrapé une puce.

Les nuits d'hiver sont longues
Dans ma baignoire oblongue,
Elles sont longues et frisquettes,
Surtout sur la banquette,
Le divan du séjour,
Le canapé d'velours,
Le fauteuil Louis-Phillipe.
À ch'val sur les principes!

C'est d'accord, je t'accueille,
Moi je dors dans le fauteuil
En tout bien, tout honneur,
Comme un frère et une soeur,
Toi le lit, moi la banquette,
À la bonne franquette,
C'est d'accord pour ce soir,
Moi je dors dans la baignoire."

03. Les Cravates

J'devrais être heureux comme un pape,
J'ai un noeud pap',
J'suis invité,
Moi qui aime traîner la savate,
Les belles cravates
Et l'oisiveté,
Et discuter du grand amour,
Cravate de v'lours,
Pour toute la vie
Même si la vie ça fait beaucoup
Cravate au cou,
À mon avis,
Je suis sapé comme un notaire,
Cravate, blazer,
Et nous dansons.
Hélas! il commence à m'en cuire,
Cravate de cuir,
Et j'me morfonds

"Cravates à pois, cravates de soie"

J'en ai ras l'bol, à la Coupole,
Cravate au col,
De boire du thé
Quand je préfère aller jouer,
Cravate dénouée,
Ma chance aux dés.
Le mariage n'est plus à la mode,
Cravate en solde,
En cette saison
Et jamais je ne moisirai,
Cravate à raies,
Dans une prion.
Alors au lieu de me morfondre,
Cravate de Londres,
J'file à l'anglaise.
Avec ça j'emporte vos ronds
Cravate marron
Pour être à l'aise

"Cravates à pois, cravates de soie"

D'abord vous vous laissez abttre
Cravate verdâtre,
Vous m'regretterez
Et puis vous serez écarlate,
Comme ma cravate,
Quand vous pigerez.
Mais moi j'aurais pris les devants,
Cravate au vent,
Ainsi qu'le soin
Dans vot' Triumph décapotée,
Cravate mouchetée,
De changer de coin
Avant que la colère ne darde,
Cravate moutarde,
Son aiguillon
Et que l'on songe à m'arrêter,
Me cravater
Au portillon.

"Cravates à pois, cravates de soie"

Avant qu'cette histoire ce termine,
Cravate d'hermine
Par un procès,
Qu'on me confisque tout : ceinture,
Cravate bien sûr,
Et mes lacets,
Adieu, et j'emporte l'argenterie,
Cravate rubis,
Et vos bijoux
Pour m'offrir les cravates que j'aime,
C'est-à-dire crème,
Merci mon chou.
Je m'en vais ailleurs me faire pendre,
Cravate de chanvre,
Adieu bauté,
Et pis m'en jetter un derrière
La lavallière
À vot' santé

04. Né Dans Une Rose

Je suis né dans une rose
Et pour les besoins d'la cause,
J'ai fait ma valise.
Quand j'ai eu dix-huit ans ferme,
Adieu, j'ai quitté la ferme
Avant qu'ça m'défrise.
Car pour zigouiller poule,
Ben y fallait que j'me saoule
Avec du whisky
Sachant qu'à la vue du sang
J'suis aux abonnés absents,
Je m'évanouis.

J'ai trouvé dans ma chaussure
Un nécéssaire de coiffure,
Le jour de Noël :
Des ciseaux, un peigne en os,
Une tondeuse, un fer, une brosse
Et le manuel.
Alors j'ai nourri l'espoir,
Tout en pressant sur la poire
Du vaporisateur,
De tout j'ter dans un torchon,
Et avec ce baluchon
De changer d'secteur.

À peine sauté du camion,
Me suis r'trouvé dans l'bouillon,
Ce fut délicieux
De friser la pharmacienne
Avec mon fer et mon peigne.
Quant à ces messieurs,
C'est toujours la même coupe,
Celle de Riquet à la houppe,
Mais quand on se plaint,
J'abandonne la mèche folle
pour une bonne vieille coupe au bol
À la Du Guesclin.

Parfois cette envie de fou,
Celle de leur trancher le cou,
Fait trembler ma main,
De leur tailler aux ciseaux
Les deux oreilles en biseau,
J'en prend le chemin.
Mais pour zigouiller poule,
Ben y fallait que j'me saoule
Avec du whisky
Sachant qu'à la vue du sang
J'suis aux abonnés absents,
Je m'évanouis.

05. Monsieur

Les passants sur son chemin
Soulèvent leurs galures,
Le chien lui lèche les mains
Sa présence rassure.
Voyer cet enfant qui beugle,
Par lui secouru,
Et comme il aide l'aveugle
A traverser la rue.
Dans la paix de son jardin
Il cultive ses roses;
Monsieurs est un assassin
Quand il est morose.

Il étrangle son semblable
Dans le bois d'Meudon
Quand il est inconsolable,
Quand il a l'bourdon.
A la barbe des voisins
Qui le trouve sympathique,
Monsieur est un assassin,
Je suis son domestique,
Et je classe ce dossier
Sous les églantines,
Je suis un peu jardinier
Je fais la cuisine.

Il étrangle son prochain
Quand il a le cafard,
Allez hop! Dans le bassin
Sous les nénuphars.
Et je donne un coup de balai
Sur les lieux du crime
Où il ne revient jamais,
Même pas pour la frime.
Sans éveiller les soupçons,
Aux petites heures
Nous rentrons à la maison.
(Je suis son chauffeur).

Car sous son air anodin,
C'est un lunatique,
Monsieur est un assassin,
Chez lui c'est chronique.
Il étrangle son semblable
Lorsque minuit sonne,
Et moi je pousse le diable,
Dans le bois d'boulogne.
Le client dans une valise
Avec son chapeau,
Prendra le train pour Venise
Et un peu de repos.

Il étrangle son semblable
Dans le bois d'Meudon
Quand il est inconsolable
Quand il a le bourdon.
A la barbe des voisins
Qui le trouve sympathique,
Monsieur est un assassin.
Je suis son domestique.

Vous allez pendre monsieur,
Je vais perdre ma place,
Vous allez pendre monsieur,
Hélas! Trois fois Hélas!
Mais il fallait s'y attendre
Et je prie Votre Honneur,
Humblement, de me reprendre
Comme serviteur,
Et je classerais ce dossier
Sous les églantines,
Je suis un peu jardinier
Et je fais la cuisine.

06. Pièce Montée Des Grands Jours

C'est une nuit conventionnelle,
Un chien aboie, une chouette hulule,
Les prisonniers dans les cellules
Rêvent de creuser un tunnel.

Mais avec une petite cuillère,
Il faudrait être un peu naïf,
La prison n'est pas un gruyère,
Si au moins j'avais un canif

Je vous fais porter une brioche
Public : Fourrée avec une pioche
Dix mètre de corde environ
Public : Dans la dinde aux marrons,
Si vous goûtez la mortadelle,
Publice : N'avalez pas la pelle.
Ce n'est pas tout car j'ajoute
Une lime dans le pâté en croûte
Et dans le petit pot de beurre,
Une pince-monseigneur

Dans la purée pas de grumeaux,
Public : Seulement le chalumeau
Dix mètres de corde environ
Public : dans la dinde au marrons
Un vilebrequin dans le ragoût,
Public : Ca lui donnera du goût
Mais un poil dans la choucroute
Moi franchement ça me dégoûte.
Filez avant que le jour se lève
Si vous trouvez la fève.

C'est une nuit conventionnelle,
Un chien aboie, une chouette hulule,
Les prisonniers dans les cellules
Rêvent de creuser un tunnel.

Je cherche sans y parvenir
une position pour dormir

Aboie le chien, hulule la chouette,

Je m'allume une cigarette,
J'imagine un cigare qui fume,
Une pâtisserie qui vaut l'détour,
Une danseuse avec une plume
Dans la pièce montée des grands jours

Pourvue d'un pistolet en sucre,
Dotée de pièces en chocolat,
Bonnes à manger, pas pour le lucre

J'les cacherai pas sous mon matelas

Je vous fais porter une brioche
Public : Fourrée avec une pioche
Dix mètre de corde environ
Public : Dans la dinde aux marrons,
Si vous goûtez la mortadelle,
Public : N'avalez pas la pelle.
Ce n'est pas tout car j'ajoute
Une lime dans le pâté en croûte
Et dans le petit pot de beurre,
Une pince-monseigneur

Dans la purée pas de grumeaux
Public : Seulement le chalumeau
Dix mètres de corde environ
Public : Dans la dinde au marrons,
Un vilebrequin dans le ragoût,
Public : Ca lui donnera du goût.
Mais un poil dans la choucroute,
Moi franchement ça m'dégoûte.
Filez avant qu'le jour se lève
Si vous trouvez la fève.

07. La Chauve-Souris

Une chauve-souris
Aimait un parapluie,
Un grand parapluie noir
Découpé dans la nuit,
Par goût de désespoir
Car tout glissait sur lui,
Une chauve-souris
Aimait un parapluie (bis).

Elle marchait au radar,
Le sommeil l'avait fuie,
Elle voulait s'mettre à boire,
Se jeter au fond d'un puits.
Une chauve-souris
Aimait un parapluie,
Un grand parapluie noir
Découpé dans la nuit (bis).

Sans jamais s'émouvoir
Pour cette chauve-souris,
Le grand parapluie noir
Sortait de son étui.
Il prenait sous son aile
Soin d'une belle de nuit
Qui, boulevard Saint-Marcel,
Le nourrissait de pluie.

Puis le grand accessoire
Se mit à voyager
Dans son bel habit noir,
Son habit noir de jais.
Après les palabres,
Pour faire un peu d'osier,
Un avaleur de sabres
Le mit dans son gosier (bis).

A un acrobate,
Servit de balancier,
Un vendeur de cravates
Le prit comme associé,
Puis il se déplia
Sur une permanente,
Puis il se déplia
Car il pleuvait sur Nantes (bis).

Une chauve-souris
Demoiselle de la nuit,
Une chauve-souris,
Aimait un parapluie.
Elle vint chercher l'oubli
Au fond d'un vieux manoir
Où elle mourrait d'ennui
Pendant que le parapluie
Menait au Père-Lachaise
Une vie de bâton d'chaise.

Un jour de mauvais temps,
Un jour de mauvais temps,
Un brusque coup de vent
lui mit les pieds devant.
On le laissa pour mort
Dans quelque caniveau,
On le laissa pour mort
Avec le bec dans l'eau (bis).

En voyant son squelette
Qui faisait sa toilette
Parmi les détritus
Et les denrées foutues,
"C'est la chance qui m'sourit !"
Hurla la chauve-souris,
"Je le croyais perdu,
Le manche est revenu (bis)".

Riant comme une baleine
Pleurant comme une madeleine,
Une chauve-souris
Aimait un parapluie.
Ils allèrent se dire oui
Dans l'grenier d'la mairie,
Une chauve-souris
Aimait un parapluie (bis).

08. Bucéphale

Si ce maudit canasson
Remportait cette course
Ça renflouerait ma bourse
Et noierait le poisson.
Si ce maudit canasson
Remportait cette épreuve,
Peu importe qu'il pleuve,
Ça sauverait la saison.

Si ce vieux Bucéphale
N'est pas le bon cheval,
Je mange mon journal

Si ce maudit canasson
Gagne sur le papier,
Il reste à recopier
Tout ça sur le gazon.
Si un autre canasson
Vient mettre le désordre,
Il me reste la corde,
La balle ou le poison.

Si ce vieux Bucéphale
N'est pas le bon tuyau,
Je mange mon chapeau

Si ce maudit canasson
Renaissait de ses cendres,
Je serais l'Alexandre
Du débit de boisson.
Mais si un autre équidé
Sort du cornet à dés,
Je rend mon tablier
Et je me fais oublier

Si ce vieux Bucéphale
Ne vaut pas un jeton,
Je mange mon melon

Sur ce maudit canasson,
J'ai joué mon alliance
Pour sauver la finance,
Redorer mon blason.
J'ai le coeur qui galope
Et les poumons qui jonglent,
Je fume clope sur clope.
Et je mange mes ongles.

Si ce vieux Bucéphale
Ne sauve pas la mise
Je mange ma chemise.

Hélas le vieux Bucéphale
Est coiffé d'un cheveu
Par son petit-neveu
(Il s'en fallait d'un poil).
Ce n'est que partie remise!
Si cette jument grise
N'est pas le bon filon,
J'avale mon pantalon.

09. Louis

Tes lèvres, Louise
Sont des portes d'église
Où j'entre le matin
Le chapeau à la main
Tes lèvres, Louise
Penses-tu ce qu'elles me disent ?
Ou c'est du caraco,
Le rubis d'un mégot

Après tout peu importe
Où j'allume ma clope,
Aux premiers feux du jour
Ou aux foudres de l'amour,
Si les miennes se grisent
à tes lèvres Louise

Sur tes lèvres, Louise,
Les miennes sont assises,
Je ne décolle plus les fesses
De ce banc de messe.
Tes lèvres, Louise
Crois-tu ce qu'elles me disent ?
Ou cette basilique
Est un kiosque à musique ?

Après tout peu importe
Où j'allume ma clope,
Si ce n'est pas l'amour,
Ce sont les alentours
Si les miennes se grisent
à tes lèvres Louise

Ta lettre, Louise
Est arrivé tantôt.
Des tes lèvres cerise,
Elles portent le sceau.
Tes lèvres, Louises,
Me donnent congé,
Ma rage s'épuise
Sur mes ongles rongés.

Paris te contient
Et je suis jaloux comme un chien,
Je reviens gratter à ta porte.
Tes lèvres sont closes,
Louise, tu m'envoie sur les roses,
Dis-moi quelquechose ...
Rien.

Louise je ne veux plus
Que tu passes la nuit
En bas de l'avenue,
Sous un parapluie.

10. Borborygmes

Roselyne et moi, nous regardons l'plafond,
Mon estomac produit des borborygmes,
Mon oesophage fait des bruits de siphon,
Je n'y peux rien, le ventre est une énigme.
Quoi qu'il en soit, j'aimerais filer d'ici,
D'autant que son genou appuie sur ma vessie.
Je n'aurais pas la jambe ankylosée
Si nous avions des lits superposés.

Autant aller fumer dans les waters,
Je sais c'que c'est que de dormir par terre.
J'en ai passé des heures au bord du lit,
Quand ma moitié ronflait comme un grizzly.

Tissu au mur et mobilier ancien,
Il est affreux ce masuqe vénitien,
J'ai vu les mêmes hier à Monoprix,
Sont les pensées qui meublent mon esprit.
Quoi qu'il en soit, ça manque d'aération,
D'autant que son haleine vient dans ma direction.
Elle n'aurait pas la bouche qui fermente,
Si elle suçait des bonbons à la menthe.

Autant aller fumer dans les waters,
Je sais c'que c'est que de dormir par terre.
J'en ai passé des heures sur le balcon,
À la fenêtre, ou au bout du wagon.

Quoi qu'il en soit, elle voudrait vivre seule.
Tanpis pour elle car même si on s'engueule,
C'est suffisant un lit de camp pour deux.
On ne fait qu'un quand on est amoureux.

Autant aller fumer dans les waters,
Je sais c'que c'est que de dormir par terre.
J'en ai passé des heures sur le balcon,
À la fenêtre, ou au bout du wagon.

11. Croque

Quand je rentre à la maison,
Elle me dit souvent
Que j'ai une tête d'enterrement
Et elle a raison,
Je travaille au cimetière,
C'est inconstetable,
Je laisse ma tête au vestiare
Et je me mets à table.
Faut pas se laisser abattre,
J'ai une faim de loup,
Moi je mange comme quatre
Et je bois comme un trou
Puis je retourne au cimetière
Travailler d'mon mieux,
Digérer mon pot de bière
Et mon croque monsieur.

Pendant l'oraison du prêtre
J'ai un petit creux,
Moi je pense à ma côtelette,
À mon pot-au-feu.
Aux prmières couronnes de fleurs
J'ai déjà la dent,
C'est mon estomac qui pleure
À chaque enterrement.

Comme un côté du cimetière
Est inhabité,
J'ai planté des pomems de terre
Dans l'intimité.
Et dans ma jaquette noire,
Entre deux services,
Je donne un coup d'arroisoir
Et je cours à l'office.
Je gratte, je bine et je bêche,
Quelle heureuse surprise
Quand je trouve un ver pour la pêche,
Je range ma prise
Dans une boîte en fer blanc.
Le temps est superbe,
Voilà un coin épatant
Pour déjeuner sur l'herbe.

À présent qu'a sonné l'heure
L'heure du goupillon,
Je pense à mes pomems vapeur,
À mon court-bouillon
Et quand tombent les premières gouttes
Sur mon haut-de-forme,
C'est mon ventre qui glougloute,
Mon ventre qui grogne.

Parfois je croque un oignon,
Parfois une gousse d'ail,
Parfois même un champignon
Est une victuaille,
Il faut faire avec,
Ce n'est pas copieux
Car ces oraisons du prêtre
On en voit pas la queue.
Le vent chasse les nuages,
C'est providentiel,
Un grand disque de fromage
Tourne dans le ciel,
La faim me monte à la tête,
J'avale mon chapeau,
Un bouton de ma jaquette
Et un pauvre mulot.

Je n'suis pas dans mon assiette,
Je vais rendre l'âme,
Quand je pense à mes paupiettes,
À mon croque-madame.
a fait trop longtemps qu'ça dure,
Je m'allonge un peu
Sur le tapis de verdure
Et je ferme les yeux.

12. Rititi, Ratata (Il Paraît Qu'elles Aiment)

Dans mon harmonium,
Y'a une araignée énorme,
Je lui joue de la musique,
Y paraît qu'ça pique.
Elle est venue faire son toit
Dans la robe de bois
De mon harmonium,
Comme elle est mignonne.

"rititi, ratata"

Dans mon harmonium,
Y'a une araignée énorme,
Je lui joue des requiem,
Y paraît qu'elles aiment.
Elle est très gentille
Mais j'suis comme les filles,
Ca me fout la trouille,
Paraît qu'ça chatouille.

"rititi, ratata"

Dans mon harmonium,
Y'a une araignée qui lorgne
Du côté de ma personne,
Paraît qu'ça saucissonne,
Que ça mange son époux
Comme un vulgaire pou
Après la marche nuptiale,
Paraît qu'c'est normal.
Moi dans mon délire,
Ca m'fait défaillir,
Et quand elle promène
Son gros abdomen,
J'me vois à la morgue,
Alors sur mon orgue,
Je joue pour la veuve,
Paraît qu'elle s'émeuvent.

"rititi, ratata"

Dans mon harmonium,
Y'a une araignée énorme,
Y'a une araignée géante,
Est-ce qu'elle est vivante ?
Elle ne bouge plus,
Comme elle est velue !
Moi ça m'horripile,
Faudrait qu'elle s'épile.

"rititi, ratata"

Paraît qu'ça les berce
D'entendre la messe.
Trop tard je l'assomme,
Que Dieu me pardonne,
Avec mon missel
De communion solennelle,
Ma femme s'impatiente,
Elle est pas contente :
"On dirait Simone,
On dirait qu'tu lorgnes
Du côté de ma personne
Comme une araignée énorme,
Celle qui mange son époux
Comme un vulgaire pou
Après la marche nuptiale,
Ce n'est pas normal."

"rititi, ratata"

13. Le Chat Botté

Je travaille au "Chat Botté"
Dans le centre-ville,
Je vends l'hiver et l'été,
des mules en reptile
C'est mon destin je suppose,
J'ai quinze ans d' maison,
Ca sent pas toujours la rose,
C'est le reblochon
Dans le cas de cette fillette
Qui tend son pied droit,
Son prénom doit être Berthe,
Pointure 43.
Il est l'heure de mon sandwich
Mais je n'ai plus faim
Asphyxié par une péniche,
Telle sera ma fin.

On ne veut plus les quitter
Quand on les enfile
Essayer c'est adopter
Les mules en reptile

Je surveille au "Chat Botté"
Derrière mes lentilles,
Au rayon des nouveautés,
Une longue fille,
Elle regarde les savates
Et puis finalement
Elle me dit qu'elle convoite
Les mules en serpent.
Elle me confie son pied nu
Comme à une soeur.
Il est fin, petit, menu,
Bref, sans épaisseur.
Je le respire, je le flaire,
Enfin je le hume,
Je voudrais mettre sous verre
Ce qui le parfume.

On ne veut plus les quitter
Quand on les enfile
Essayer c'est adopter
Les mules en reptile

Jamais eu au "Chat Botté"
Cette démangeaison,
Cette envie de bécoter
En quinze ans d' maison,
Je repousse l'idée sotte,
L'idée saugrenue,
L'idée d' proposer la botte
A cette inconnue,
Quand soudain le carillon
Annonce la nuit
Et pareille à Cendrillon,
La fille s'enfuit
Me laissant désappointé,
La mule à la main,
Elle s'enfuit du "Chat Botté",
Passe son chemin.

On ne veut plus les quitter
Quand on les enfile
Essayer c'est adopter
Les mules en reptile

J'me faufile dans la réserve
J'entrouvre la boîte,
Tout le parfum que conserve
la pantoufle droite
Me traverse les narines,
Dilate mon coeur,
Me réchauffe la poitrine
Comme une liqueur.
Moi qui avais le bourdon,
J'ai la chair de poule,
Et même la chair de dindon
Quand j'éteins l'ampoule,
Il me semble être avec elle,
Elle à mes côtés,
Je rêve d'une vie nouvelle
Loin du "Chat Botté"

14. Saint Jean Du Doigt

Elle a les ch'veux mayonnaise,
Moi j'ai un pull caca d'oie,
Elle c'est Jeanne et moi c'est Blaise,
Ca s'passe à Saint-Jean-du-Doigt.
Faudrait que j'monte sur une chaise
Car elle est plus grande que moi,
Faudrait que j'monte sur une chaise,
Ca va mieux quand elle s'asseoit.

J'suis comme au pied d'la falaise
Quand son grand corp se déploie,
Je respire ses charentaises
Et c'est son nombril que j'vois.

"Allez Jeanne, y'a pas d'malaise,
Viens donc admirer chez moi,
Mes estampes japonaises
Et pis mon chapeau chinois."

Elle a vingt ans, j'en ai treize,
Et c'est vrai qu'j'ai les pieds froids
Mais mon coeur est une braise
Et je n'suis pas maladroit
Pour danser la Sainte-Jeannaise
Qu'on danse à Saint-Jean-du-Doigt
Elle m'a fait une clef anglaise
Quand jl'ai crue prête à l'emploi.

J'ai pris une douche écossaise,
C'était chaud pis c'était froid,
Une chaleur de Genèse
Pis l'mercure à moins trente-trois.

Erreur, fallait pas qu'je biaise,
Fallait pas sortir du bois
Car la Jeanne, elle est pas niaise
Même si elle a qu'un p'tit pois.

Elle a les ch'veux mayonnaise,
Moi j'ai un pull caca d'oie,
Elle c'est Jeanne et moi c'est Blaise,
Ca s'passe à Saint-Jean-du-Doigt.
Fixé avec une punaise,
Epinglé à la paroi,
Pour la regarder à l'aise,
J'ai mis son portrait chez moi.

Soit dit entre parenthèses,
Faut pas l'crier sur les toits,
C'est mon polochon que j'baise,
Vous imaginez ma joie.

15. Les Malheurs Du Lion

Au café, rêvait un lion
Devant sa consommation.
Il voit venir une abeille
Vêtue d'un tailleur que raye
Le noir avec le soleil,
Une petite merveille.
Elle grésille, elle bourdonne
Avec l'accent de Narbonne
Et gentiment elle butine
Un diabolo grenadine.

Ainsi rêvassait le lion
Devant sa consommation.
Il voit venier un moucheron
Vêtu d'un complet marron
Avec des ailes sur le tronc
Et une mèche sur le front,
Qui grésille, qui zézaye
Avec l'accent de Marseille,
Qui lui casse les oreilles
Et lui arrive à l'orteil.

"Hé, petit, je suis le lion.
Allez, va jouer au ballon.
Tu peux t'éponger le front,
Avoir les jambes en coton,
Ici, c'est moi le patron,
C'est moi qui donne le ton.
Tu zézayes, tu grésilles
Et tu tournes autour des filles,
Un conseil : tiens-toi tranquille
Ou tu vas t'asseoir sur le grill.

T'es épais comme une fourmi
Et tu veux t'battre avec mi !
Allez, soit raisonnable, je suis trop fort.
Si tu t'en prends à la pègre
Tu finiras dans l'vinaigre,
Allez, tiens-toi tranquille, sinon t'es mort."

Le lion n'a rien vu venir.
Le moucheron, sans prévenir,
Lui a mis un coup d'saton
A la pointe du menton.
Il n'en revient pas, le lion,
Et ce n'est qu'un échantillon,
Un coup dans les testicules,
"Ca c'est de la part de Jules !
J'aime pas tellement qu'on m'bouscule
Quand j'me rince les mandibules."

Cette histoire est une fiction.
Moi, j'ai rencontré le lion.
J'lui ai mis, c'est ridicule,
Un coup dans les testicules,
Il m'a dévoré tout cru
Au beau milieu de la rue.
Je grésille, je zézaye
Et dans mon dos j'ai des ailes,
J'ai l'éternité au ciel
Grâce à mon exploit de la veille.